Capitolo 11 :: Réveil en douceur

Pubblicato: 28-03-10 - Ultimo aggiornamento: 28-03-10

Commenti: Coucou ! Merci pour vos reviews ! et dire qu'il ne me reste qu'un seul chapitre (logiquement) pour cette partie ci...

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Les premiers rayons du jour commençaient à recouvrir Tokyo encore ensommeillée d'un voile incandescent, embrasant son paysage, remplaçant les néons multicolores qui animaient ses nuits par des couleurs de feu pour mieux la réveiller... Au cœur de la ville, dans le quartier de Shinjuku, un immeuble n'échappait pas à cette règle, changeant d'atours pour mieux accueillir le jour naissant. Dans une chambre tout en haut de ce même bâtiment, cette douce lumière orangée trouva un chemin et se glissa entre les stores qui obscurcissaient la fenêtre pour s'échouer au pied d'un lit où deux corps reposaient. Elle ne s'aventura pourtant pas sur le lit, comme si elle n'osait pas aller plus loin, comme si elle avait peur de troubler si tôt déjà la quiétude de la pièce.  

Une jeune femme ouvrit les yeux doucement dans la pénombre qui baignait la pièce en ce début de matinée... Début de matinée c'était vite dit, se dit-elle, apparemment, le jour se levait à peine. Mais elle avait tellement dormi récemment, qu'elle ne se sentait pas capable de retourner au pays des songes maintenant. De plus, elle mourrait de faim... La jeune femme essaya de s'étirer afin de se lever, mais une fois de plus en moins de vingt-quatre heures, un poids entravait ses mouvements. Kaori Makimura releva la tête pour regarder quel était ce poids, mais avant même de voir une tignasse brune posée sur sa poitrine, elle savait ce qu'elle trouverait. Ryo dormait paisiblement à moitié allongé sur elle, à moitié à côté d'elle de manière à ne pas l'écraser, tout en la gardant clouée au lit.  

Il s'était endormi au son des battements de son cœur, la tête posée sur son sein gauche, l'une de ses jambes puissantes glissée entre les siennes et l'un de ses bras encerclant sa taille. Elle n'essaya même pas de bouger cette fois-ci, elle savait déjà qu'elle n'avait aucune chance de lui échapper. Sans réfléchir, elle passa doucement une main sur son front pour dégager les mèches sombres qui l'empêchaient de voir son visage endormi et elle se mit à sourire tendrement en lisant l'apaisement et le contentement sur ses traits relaxés. Son geste le fit bouger légèrement et elle se mit à rougir en sentant la seconde main masculine glisser dans son sommeil pour passer sous son corps et se coller à son fessier, la plaquant contre la partie de lui qui, elle, comme chaque matin, était bel et bien réveillée et en forme... Mon dieu ! Même dans son sommeil, il n'en avait jamais assez ! A quoi pouvait-il rêvait pour être dans cet état ? La voix du dormeur lui répondit dans un souffle, enflammant son cœur, bien plus encore que son corps.  

- hm... Sugar...  

Son visage passa par toutes les teintes de la rougeur en entendant ce simple mot et ses pensées se mélangèrent durant un court instant avant qu'elle ne ramène un bras sur ses yeux en grognant contre sa propre réaction et en se mordant les lèvres... Pourquoi, mais pourquoi fallait-il qu'elle soit timorée à ce point ? Elle n'avait aucune réponse à cette question qu'elle se posait depuis des années, ce n'était pourtant pas faute d'avoir cherché. Dans la vie, avec des inconnus, elle était timide, elle l'avait toujours été. Il faut dire que ses airs de garçon manqué ne l'avaient pas aidé à grandir au-delà de cette timidité maladive durant son adolescence. A l'époque, elle n'y avait pas vraiment fait attention, jusqu'à ce qu'elle fasse la rencontre de Ryo Saeba, alors qu'elle avait tout juste dix-sept ans... A ce moment là, elle avait réalisé qu'elle était réellement une jeune fille. Pas qu'elle ne s'en rendait pas compte auparavant, mais en éprouvant ses premiers émois amoureux, elle avait vraiment pris conscience des implications qu'être une jeune fille pouvait avoir sur ses réactions, ses sentiments et sa vie... Et sa timidité avait empiré avec cette réalisation.  

Lors de sa première rencontre avec Ryo Saeba, elle n'était vraiment qu'un "Sugar Boy"... Pas parce qu'il l'avait prise pour un garçon qui avait besoin de sucre dans son café pour le boire, mais parce qu'elle avait l'attitude, l'apparence et la virulence d'un garçon avec un cœur et une âme de jeune fille... Lors de sa première rencontre avec Ryo Saeba, elle avait décidé de foncer dans le tas avec toute sa fougue d'adolescente de l'époque... Quelle écervelée elle avait dû paraître à ses yeux ! Du haut des dix-sept printemps, elle était entrée dans sa vie comme un bulldozer pour se charger de faire comprendre au tueur à gage pour lequel elle le prenait, que personne ne touchait à son grand frère sans avoir à se frotter à elle. Quelle idiote elle avait pu être... Mais lors sa première rencontre avec Ryo, elle avait découvert qu'il était tout le contraire de ce qu'elle avait imaginé jusqu'alors. Il était tout ce qu'il y avait de bon dans ce monde. Oh, bien sûr, il était aussi l'image même de ce qu'il y avait de pire sur cette terre.. On vous citait l'un des sept péchés capitaux, vous pouviez mettre une photo du nettoyeur à côté de la description pour l'imager. Certains de ces défauts, elle les avait découverts dès les premiers instants, d'autres au fil des années...  

Des défauts... Des péchés, son partenaire en avait des dizaines si ce n'était plus. Il fumait, buvait et bien d'autres choses encore... Les péchés capitaux, il les possédait tous, certains plus flagrant que d'autres... Le premier sur la liste était le plus flagrant : la Luxure évidemment... Cet homme était le pire coureur de jupons qu'elle ait jamais rencontré, et malgré toutes les fois où elle l'avait vu se faire repousser par des femmes croisées dans la rue en sa présence, elle savait pertinemment que quand elle n'était pas à ses côtés, il ne devait pas avoir autant de mal pour trouver une "Miss Mokkori" consentante pour "tirer un coup" avec lui comme il le disait si bien... La Gourmandise était le second sur la liste, jamais elle n'avait vu un tel goinfre. Aujourd'hui encore elle se demandait ce qui était le pire : le voir manger de cette façon, l'entendre se plaindre de la qualité des plats alors qu'il avait tout fini, ou le fait que son corps était parfait malgré la quantité de nourriture qu'il avalait chaque jour... Juste après ces deux défauts, on pouvait trouver à peu près au même niveau la Paresse. Était-il réellement possible d'être fainéant à ce point ? Alors qu'il était capable de réagir au son d'un barillet qui tourne dans la seconde... D'éviter un tir de balle ou un coup de poing en un clin d'œil... L'orgueil arrivait ensuite, dieu que cet homme pouvait être imbu de lui-même. Que se soit concernant son physique, son mental ou ses aptitudes, l'étalon de Shinjuku ne manquait jamais une occasion de se vanter.  

Les trois derniers grands péchés, il les possédait aussi, mais en plus faibles quantités. Ou peut être était-ce le fait que les quatre premiers soient si flagrants qu'ils poussaient à ne pas vraiment remarquer les autres. Il les possédait oui, mais généralement pas dans le sens qu'on leur donnait originalement. Il était colérique, oh ça oui il l'était, l'Ange de la mort était l'incarnation même de la Colère. Une fois lancé, rien ne pouvait l'arrêter sur ce point, mais il ne s'en prenait qu'aux gens qui le méritaient à ses yeux. Il était Avare, mais pas concernant l'argent... Toute sa vie elle se souviendrait de cette pièce volant dans le vent pour atterrir dans la poche d'une petite fille, car il ne méritait pas cet argent selon lui, parce ce que cette petite pièce était un trésor trop pur pour lui. Non, si Ryo était avare, c'était avec son cœur et avec ses sentiments, avec ses compliments aussi... Enfin, l'Envie. Oui, il possédait aussi ce défaut là, mais elle ne le voyait pas comme un défaut chez lui... Car même s'il ne le montrait jamais, elle savait que Ryo était envieux des gens qui tout au long de leurs existences, avaient mené une vie "normale". Il avait fallu qu'elle lui offre une date de naissance pour le comprendre. Ou qu'elle voit le regard qu'il posait parfois sur Mick ou Umi, ou ceux encore plus rares qu'il posait sur les familles dans le parc. Ces regards où l'on pouvait voir de la douleur et des flashs rapides quand il regardait des enfants jouer dans le bac à sable. Des flashs qui montraient que tout au fond de lui, une part de lui sommeillait en rêvant d'être à la place de ces pères qui poussaient leurs bambins sur une balançoire, de ces maris qui tenaient leurs épouses, un bras passé autour de leurs épaules ou caressant un ventre devenu arrondi par amour...  

Alors oui, cet homme avait les pires défauts de la terre, mais il en avait aussi les meilleures qualités qui puissent exister. Tout comme il avait les sept péchés capitaux, il possédait aussi les sept vertus bibliques : la foi, l'espérance, la charité, la prudence, la tempérance et la force morale, c'est à dire : le courage. A vrai dire, elle n'avait besoin que de deux mots et trois lettres pour décrire ces sept vertus là : "City Hunter - XYZ". Cela ne résumait-il pas ces vertus dites bibliques ? Il était le dernier espoir des personnes qui n'avaient plus aucun recours... Il qualifiait ces vertus... Elle ne connaissait que deux hommes qui refuseraient une simple pièce quand elle n'avait plus un sous en poche, son amant et son frère. Ryo avait fait des sept vertus son métier, et il continuait à se prendre pour un être malsain à l'âme ternie... La Foi, l'Espérance, la Charité, la Justice, le Courage, c'est ce que Ryo Saeba représentait aux yeux de chaque personne qui se retrouvait à prendre une craie pour lui laisser un message sur le tableau de la gare de Shinjuku.  

La vertu de la tempérance est de savoir se maîtriser, de ne pas permettre à ses passions de l’emporter sur la raison, sur la volonté et aussi sur le cœur. Cela était certain qu'il était tempéré quand on regardait la longueur de leur relation platonique... Quant à la prudence, celle-ci, elle concernait ses sentiments aussi... De sa vie, jamais elle n'avait rencontré une seule autre personne qui possède chacun de ces traits avec une telle générosité... Bien sûr, son frère les avaient, mais pas au même degré que Ryo. Chez le nettoyeur, chaque qualité, chaque défaut étaient démultipliés et s'équilibraient parfaitement, même s'il n'était pas capable de le voir en lui-même. Pourtant, il n'avait fallu que peu de temps à l'adolescente qu'elle était la première fois qu'il avait posé ses yeux sur elle, pour s'en rendre compte et pour tomber sous son charme.  

Mais à l'époque, elle n'était qu'un garçon manqué, à peine un "Sugar Boy". Lors de sa première rencontre avec Ryo Saeba, elle était plus habituée à être traitée en tant que "pote" par les garçons de son âge, qu'à recevoir de longues déclarations enflammées... Les marques d'affection, elle en recevait plus que sa part, mais toujours provenant des membres du sexe dit faible, jamais d'adolescents masculins de son âge... D'ailleurs si l'un d'entre eux avait eu le malheur de poser sur elle un regard autre que platonique, son grand frère protecteur aurait eu tôt fait de le remettre à sa place... Comment aurait-elle pu être à l'aise en face de ce tombeur qu'était le partenaire de ce même frère dans ces circonstances ?... Elle s'était donnée quelques années, se promettant de réussir à lui faire tourner la tête en le revoyant à nouveau... Oui mais voilà, non seulement elle ne lui avait absolument pas fait tourner la tête, mais en plus il l'avait prise pour un homme et l'avait giflée en pleine rue... Et après Monsieur c'était permis de se mettre à baver sur elle alors qu'elle se retrouvait en sous-vêtement sous ses yeux... Comment pouvait-elle être sûre d'elle après cela ?  

Un nouveau soupir attira l'attention de son oreille fine avant qu'un mouvement au-dessus d'elle ne lui fasse retirer son bras de sur ses yeux. Mais avant même qu'elle n'ait pu terminer son mouvement pour le regarder, une bouche voluptueuse, dont elle ne connaissait la saveur que depuis une semaine à peine, effleura la sienne en un baiser aérien. Elle avait pourtant l'impression de connaître depuis toujours ses baisers. Il frotta doucement son nez contre le sien avant de se reculer pour sourire tendrement en la regardant doucement réouvrir ses yeux. Sourire qui s'agrandit à nouveau, faisant pétiller son regard en la voyant se mordre les lèvres. Mais cette fois, en croisant les prunelles sombres qu'elle connaissait aussi bien que ses propres yeux, elle ne rougit pas, pas beaucoup en tout cas, elle se contenta de lui sourire le rose aux joues.  

- Bien dormi Sugar ?  

- Divinement bien.  

- A quoi pensais-tu si tôt ? Tu trouves pas que c'est trop tôt pour réfléchir ? Le jour se lève à peine.  

Elle ne lui répondit pas, ses pensées étaient vraiment trop stupides pour les lui avouer. Elle se contenta de le regarder. Après tout, c'était le premier véritable réveil qu'elle vivait avec lui depuis qu'ils étaient en couple, elle voulait le savourer. Il ne s'offusqua nullement de son manque de réponse, bien au contraire, et il sourit un peu plus. Il avait finalement réussi par arriver à ses fins... elle était restée au lit avec lui et il avait pu se réveiller avec la saveur de son corps contre le sien, se délectant du contact de sa peau nue contre la sienne. Il n'aurait jamais assez de toute une vie pour se régaler de ce toucher soyeux, ou des réponses passionnées de sa compagne. Il n'aurait jamais assez de toute une vie pour l'aimer et continuer à apprendre à l'aimer... Il se re-pencha sur elle et posa la tête sur son épaule en soupirant avant d'embrasser la peau nue offerte uniquement à ses baisers.  

- Kaori...  

- hm ?  

Il releva la tête pour la regarder dans les yeux à nouveau, et la devança pour lui mordre ses lèvres... Il n'avait pas besoin de lui dire, il avait constaté qu'elle avait reconnu la lueur de désir qui chargeait son regard. Elle avait rapidement appris à comprendre les messages que ses yeux ne pouvaient plus cacher. La veille, dans la cuisine, il le lui avait précisé avec des mots, mais dorénavant, elle le savait... La veille dans la cuisine... Il avait réellement dû faire un effort surhumain quand il lui avait dit qu'il avait envie d'elle et qu'il avait aussitôt sentit un frisson de volupté parcourir ce corps adorable... Il avait dû se contrôler pour ne pas la renverser sur l'instant sur la table sur laquelle elle était alors perchée pour faire d'elle son repas... Un vrai festin oui... Mais Kaori n'était pas encore totalement à l'aise. Même si elle acceptait ses désirs de femmes et ses envies à lui... Même si elle n'avait pas honte de lui dévoiler son corps... Elle n'était pas encore prête pour qu'il lui fasse découvrir tous ces délices... Il avait grogné en l'embrassant avant de la soulevée de la table pour aller l'enfermer dans son antre à lui...  

Le nettoyeur relâcha ses lèvres avant de se retourner dans un geste vif, pour s'allonger sur le dos sur le lit, l'emportant avec lui dans son mouvement. Sans savoir réellement comment, la jeune femme se retrouva soudainement allongée sur son amant et mit quelques seconde avant de réaliser la position dans laquelle elle se tenait. Machinalement, elle chercha les yeux de son compagnon du regard, n'étant pas habituée encore à ces gestes. Mais contrairement à Ryo, en étant au-dessus de lui, elle ne pouvait pas le regarder dans les yeux. Elle ne lui arrivait qu'au menton. Elle se redressa petit à petit, très lentement comme si elle hésitait encore, jusqu'à se retrouver à califourchon sur lui, appuyée de ses mains sur ses pectoraux. Mais cette fois ci, elle ne rougit pas plus en fixant ses yeux. Cette fois-ci, elle ne tenta pas de se cacher à son regard. Assise sur lui, lui offrant son corps nu, elle ne pouvait que remarquer que ses yeux restaient accrochés aux siens, sans jamais regarder plus bas, et malgré cela, ou peut être à cause de cela, pour la première fois de sa vie, elle se sentait vraiment belle.  

Un sourire radieux parcouru ses lèvres, jusqu'à ce qu'elle sente les mains de son partenaire remonter le long de ses hanches, puis de ses flancs pour venir dans un geste délicat s'emparer de sa poitrine. Perdue dans les sensations qu'il lui faisait à nouveau re-découvrir, elle ferma un instant les yeux, lui griffant la peau. En entendant son grognement elle ramena son regard sur lui avant de rougir, de se mordre les lèvres pour finalement se pencher sur son oreille.  

- Apprends-moi comment t'aimer toi.  

Ce n'était pas des mots qu'elle se sentait capable de prononcer au-delà d'un murmure, mais elle savait qu'il les entendrait. Et elle savait qu'il la comprendrait. Ryo soupira en l'entendant avant de la saisir par la nuque pour plaquer sa bouche contre la sienne. Mais cette fois-ci, se fut à son tour à lui de se mettre à gémir, alors que sa partenaire rougissante, laissa finalement ses mains partir à la découverte de son corps, en rougissant de sa propre audace.  

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